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Qui était Roger Vittoz?
Qui était Roger Vittoz ?
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Roger, Henri Melling Vittoz naquit le 6 mai 1863 à Morges, petite ville située sur les rives du lac Léman.

Diplômé de médecine en 1886, il s’installe à Lausanne où il fut nommé interne. Il garda de cette époque un excellent souvenir, sa vocation pour l’art de guérir s’affirma.

Au cours de son internat, il fut très fatigué à la suite d’une grave scarlatine qui l’emmena à quitter la ville pendant un certain temps. Les difficultés personnelles rencontrées alors sont à l’origine des recherches qui ont abouti à sa Méthode. C’est sur lui-même qu’il l’a forgée, expérimentée dans ses détails avant d’en faire profiter les autres. 

Contemporain des Docteurs S. Freud, P. Janet, H.S Schultz et de CG Jung, il a porté un grand intérêt aux patients appelés alors psychasténiques. Il exerça au début de la reconnaissance des maladies nerveuses et de l’apparition des patients demandant une aide psychologique. 

Alors que Freud développait sa “cure psychanalytique”, fondée sur la parole, Vittoz faisait un choix thérapeuthique différent, presque opposé: orienter ses accompagnements vers une meilleure prise en compte du corps et sur le développement de l’attention à l’instant présent. L’ancrage corporel dans l’ici et maintenant est développé par des exercices s’appuyant sur les cinq ses et des attitudes visant à favoriser une meilleure concentration et un engagement dans des actions choisies plutôt que déterminées par des automatismes inconscients.

D’après Christophe André * “Vittoz fait partie des pionniers de l’approche psychocorporelle, prenant en compte l’humain dans sa globalité psychique et physique en intégrant les signaux corporels comme des témoins de nos besoins et comme un moyen de diminuer l’emballement de nos pensées (ruminations, anticipations anxieuses, jugement, surinterprétations…)”

 

Le Docteur Vittoz a écrit un unique ouvrage, publié en 1911: le traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral dans lequel il transmet sa méthode à ses patients.

Son internat terminé, le jeune médecin exerça pendant sept ans à Brévine, puis il s’installa aux Verrières, dans le canton de Neuchâtel. Dès lors il s’intéressa de plus en plus aux psychasthéniques qui vinrent grossirent sa patientèle de médecine générale. Les succès qu’il obtint avec des malades réputés incurables le firent connaitre rapidement au-delà des frontières suisses, si bien qu’on surnomma “train Vittoz” le rapide qui menait de Paris aux Verrières… En 1904, devant cette notoriété croissante, le docteur Combe insista pour qu’il vînt s’installer à Lausanne, afin d’y recevoir une patientèle étrangère importante. 

 

 

 

 

* Christophe André in Méthode Vittoz en groupe développer l’état de présence Applications pratiques du programme Fovea  p 7 Ed Chronique sociale 2021

Les mots du docteur Vittoz
Les mots du docteur Vittoz

Acte conscient

Avoir conscience d’un acte, ce n’est pas le penser, c’est le sentir

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C’est surtout “la vie au présent par la conscience des actes” qu’il faut absolument adapter à votre vie. 

Contrôle cérébral

Quand vous serez contrôlé, vous jouirez de tout, tout vous intéressera, et vous serez toujours bienveillante

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Il faut se rappeler qu’un malade sans contrôle est comme un enfant qui n’a jamais marché; montrons lui les premiers pas, soutenons le dans sa marche; 

Concentration

La concentration est la faculté de pouvoir fixer sa pensée sur un point donné, de suivre le développement d’une idée sans se laisser distraire, simplement de pouvoir s’abstraire dans une lecture, dans un travail quelconque. Cette faculté manque au plus haut point chez tous les incontrôlés.

Volonté

L’effort de volonté, qu’on pourrait aussi justement appeler essor de la volonté, consiste, si l’on veut, à simplement ouvrir le robinet d’un réservoir d’énergie; l’énergie qui en découle allant s’appliquer soit à un acte, soit à une idée ou un sentiment..

Pourquoi une méthode?
Pourquoi une méthode?
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Image de Tengyart
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La racine grecque du mot méthode signifie chemin, qui mène vers un but. La méthode Vittoz permet au patient de cheminer, seul ou en groupe, avec son thérapeute vers la rééducation de son contrôle cérébral.

 

Qu’est ce que la rééducation du contrôle cérébral ?

 

Au XIXeme siècle le docteur Vittoz propose un chemin de rééducation à ses patients neurasthéniques (ce terme désigne des personnes déprimées, abouliques, souffrant de troubles de la concentration et d’humeurs noires.). 

 

Son hypothèse est la suivante: le cerveau est capable de fonctionner de deux manières: 

  • en mode émissif: j’émets des réflexions je réfléchis, je traite une information, je m’exprime

  • En mode réceptif: je reçois le monde avec mon corps par mes cinq sens, je vois, j’entends, je sens, je goute, je sens. Et ceci sans émettre de jugement ou chercher à poser des mots. Être réceptif c’est accueillir les informations recueillies par le corps. Recevoir sans juger repose le cerveau.

 

Lorsque ces deux fonctions du cerveau sont incontrôlées le docteur Vittoz parle de vagabondage cérébrale, de la rêverie, de l’angoisse, parfois de l’obsession.

Ce vagabondage cérébral est généralement la compensation d’une situation difficile vécue.

Dans cet état le cerveau n’arrête jamais l’élaboration de la pensée, et bien souvent, la personne n’est plus consciente du point de départ de ses pensées. cette émissivité passive épuise moralement et physiquement, elle déconnecte la personne de la réalité et l’introduit dans une perception de la vie coloriée par des émotions incontrôlées et des pensées vagabondes.

 

La rééducation consiste à retrouver le fonctionnement réceptif de notre cerveau et à travailler sa volonté pour choisir d’être en émissivité ou en réceptivité.

Le cerveau ne peut pas être sur deux modes en même temps. Le mode de vie actuel privilégie le fonctionnement émissif du cerveau, nous recevons (des injonctions, des mails, des notifications…), nous émettons des jugements, des hypothèses. 

 

Il convient donc de (re)découvrir l’émissivité c’est adopter la posture “d’un enfant au réveil” disait le Dct Vittoz, plus la réceptivité sera juste plus l’émissivité le sera aussi.

 

La répétition des exercices de réceptivité et d’émissivité permet au cerveau d’engrammer un nouveau fonctionnement plus souple. La participation du patient à la répétition de ces expériences au quotidien est déterminante dans la rééducation du contrôle cérébral.

 

Quels fondements scientifiques ?

 

 

La répétition des expériences vittoz favorise un retour au corps, à la vérité de ce qui est sans projection ni jugement. Le retour au réel dépouillé d’interprétations mentales agit sur la plasticité neuronale, le cerveau se transforme tout au long de la vie en fonction de son utilisation et de son expérience vécue. Des changements en profondeur se réalisent par une pratique régulière. Peu à peu, le retour aux sensations et leur accueil se fait naturellement.

 

L’apport des neurosciences est précieux pour mieux comprendre les bienfaits de la méthode Vittoz. Les aires sensorielles en jeu lors de la réceptivité activent le système de récompense. Ce circuit nerveux est celui qui commande le plaisir et la motivation. Il active aussi les aires du cortex préfrontal gauche, siège du plaisir et des émotions positives. Etre réceptif et attentif à ce qui est devient un plaisir et procure un réel bien-être.

 

Des études scientifiques (Fovea) ont détaillé les bienfaits des graphismes et mouvements qui renforcent neurologiquement les facultés d’attention et de concentration.

 

Et les émotions ?

 

Etymologiquement, motion signifie mouvement, le préfixe é indique la direction: vers l’extérieur. L’é-motion est donc un ressenti qui se manifeste dans le corps nous mettant en mouvement vers le dehors. Un élan qui nait de soi et parle à l’entourage pour exprimer un besoin. 

L’émotion est une sensation qui me dit qui je suis et me mets en relation avec le monde.

 

Grâce à l’accueil des sensations de notre corps, nous pouvons écouter pleinement notre émotion; C’est la réceptivité. Celle-ci apporte un sentiment de sécurité qui apaise l’émotion et apporte de l’unité entre le corps, le mental et le coeur. De plus, la réceptivité permet d’agir sur le système nerveux autonome, de calmer la respiration, de sécréter de la domine, une hormone qui calme le stress.

Ensuite vient de le temps de l’émissivité, nommer l’émotion et prendre conscience de ce qui a pu la déclencher. En étant émissif nous pouvons écouter le besoin qui s’exprime et décider de ce qui nous ferait du bien.

 

Attention/concentration quelle différence ?

 

L’attention c’est le fait de mobiliser ses facultés mentales sur un sujet ou une action.

 

La concentration est une activité cérébrale précise se tenant dans la durée sans se laisser distraire et sans tension. Il s’agit de la capacité du cerveau à percevoir, puis à se focaliser sur un stimuli choisi pendant un temps donné. La concentration est une émissivité contrôlée. Plus la réceptivité est contrôlée plus la concentration l’est aussi.

 

Vittoz un art de vivre ?

 

L’homme fonctionne sur trois niveaux: 

  • le corps qui reçoit les sensations internes et externes par les 5 sens ( c’est la réceptivité)

  • Le cerveau qui nomme, réfléchit, analyse (c’est l’émissivité)

  • Le coeur, siège des sentiments et des émotions

 

L’accueil des 3 C (Corps, Cerveau, Coeur) est fait à la fin de chaque exercice. Cet entrainement permet à chacun de s’accueillir tel qu’il est ici et maintenant. Il apprend à vivre délesté des filtres du passé et des projections sur le futur.

La méthode Vittoz est simple et concrète, en passant par le corps et par des actes quotidiens, elle permet de développer l’unité de la personne. Elle ne prend pas de temps, elle apporte une bonne habitude, un art de vivre dans l’ici et maintenant.

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La méthode Vittoz, est un art de vivre, une pédagogie, une thérapie au service de la santé de tous.

L’apport des neurosciences

Avec l’essor des techniques d’imagerie cérébrale, trois découvertes majeures en neurosciences cognitives permettent de mieux comprendre aujourd’hui l’impact fonctionnel et psychique de la méthode Vittoz.

Le cerveau est neuro-plastique, c’est-à-dire qu’il est capable de se modeler et remodeler tout au long de la vie. Nos réseaux de neurones peuvent changer, se développer ou s’atrophier au gré des interactions avec le milieu environnant ou pour s’adapter à de nouvelles missions.

Plus une voie neuronale sera activée plus elle sera renforcée.

 

L’imagerie cérébrale a permis de mettre en évidence que les aires corticales sollicitées sont les mêmes quand nous simulons une action et lorsque nous réalisons cette action. Il n’y a pas deux réseaux de neurones différents : l’un pour faire et l’autre pour imaginer que l’on fait. Ainsi, faire venir à la conscience par « image mentale » un souvenir, c’est réactiver les mêmes circuits neuronaux que la situation déjà vécue. S’il s’agit d’une action (ou émotion) agréable, « l’appel d’état » activera de la même manière le « circuit de la récompense » qui génèrera une sensation de bien-être. A fortiori, par le jeu de la plasticité, la répétition de cet exercice aura l’effet d’un apprentissage profitable sur le long terme.

Le cerveau est aussi animé d’une activité intense au repos, c’est-à-dire quand notre activité cognitive n’est pas dirigée vers un objectif spécifique. Il se passe sans cesse des choses dans notre tête (vagabondage cérébral), activité qu’on appelle « le mode par défaut » très consommatrice d’énergie, ce qui expliquerait la fatigue des personnes qui sont souvent sur ce mode, et la détente ressentie après un exercice de réceptivité ou d’acte conscient par exemple.

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Une étude scientifique, Le programme FoVea® (Fléxibilité, Ouverture, basé sur la méthode Vittoz, pour renforcer l’Expérience Attentive) est en cours. Cette étude travaille a démontrer scientifiquement sur les effets de la méthode Vittoz. Les premiers publications ont déjà été faites.

 

Cette étude est pilotée par Rébecca Shankland, Maître de conférence en psychologie à l’Université Pierre Mendes-France (Grenoble), Responsable du Diplôme Universitaire de Psychologie Positive, Directrice des Etudes du Département Carrières Sociales à l’université de Psychologie de Grenoble, en collaboration avec l’Institut Vittoz – IRDC.

Cette étude est validée par un comité scientifique composé de :

  • Christophe André : Praticien hospitalier, Service Hospitalo-Universitaire, Centre Hospitalier Sainte-Anne, Paris

  • Michel Dufossé : Chercheur CNRS en Neuroscience

  • Pascale Haag : Maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Paris) et membre de l’Institut de recherches interdisciplinaires sur les enjeux sociaux – Sciences sociales, politique, santé (UMR 8156)

  • Jean-Philippe Lachaux : Directeur de Recherches à l’INSERM, Unité   U1028, Centre de Recherches en Neurosciences de Lyon

  • René Sirven : Maître de conférences (Montpellier I, Médecine), vice-président de l’Institut de Psychosomatique de Montpellier et de la Société Française d’Odontologie Psychosomatique et Sciences Humaines

 

L’objectif de cette étude est de mesurer les effets de la méthode Vittoz dans différents domaines :

  • Santé physique (physiologie du stress, douleurs, fonction immunitaire)

  • Santé psychique (dépression, stress, anxiété, TOC, personnalité)

  • Relation sociale (couple, parents/enfants, travail, climat scolaire)

  • Fonction cognitives (attention, concentration, mémorisation)

 

Les conclusions initiales de l’étude scientifique associée (2013-2016) montrent que le programme FoVea® :

  • Diminue les effets du stress, de l’anxiété et des états dépressifs perçus.

  • Accroît les capacités d’attention, de concentration et de mémorisation.

  • Augmente le bien-être subjectif (émotions positives) et psychologique (sens de la vie, relations positives, optimisme, vitalité, intérêt)

  • Améliore les compétences émotionnelles pour soi (surtout expression et régulation des émotions) et en lien avec autrui (climat de classe amélioré)

  • Augmente de l’orientation vers le positif

  • Accroît la bienveillance envers soi-même

  •  Développe l’état de pleine conscience par une pratique intégrée (présence et acceptation)

  • A des effets similaires aux programmes de pleine conscience standards

  • La pleine conscience est le médiateur central de l’amélioration du bien-être

  • Les effets sont maintenus dans la durée.

 

Nicolas Bassan, psychologue certifié, qui a travaillé dans l’équipe de Rebecca Shankland, a participé activement à l’étude FoVea pour faire passer les mesures associées. Il a consacré des chapitres de son mémoire à FoVea et la méthode Vittoz. Le mémoire de Nicolas a reçu le premier prix de la journée d’étude francophone de psychologie positive en 2016. Ce mémoire devrait faire l’objet d’une publication officielle en 2017.

Voici un extrait de sa conclusion :

"La méthodologie de notre partie expérimentale consiste en la passation d’un test re-test comportant une épreuve de concentration et une épreuve de créativité suite à une formation à la pleine conscience de huit semaines, de type MBSR ou Vittoz FOVEA.

Les données obtenues démontrent une augmentation de la créativité et de la concentration et confirment nos hypothèses de départ. Nous observons tout particulièrement une augmentation du score en pensée convergente, qui semble corrélé au score de concentration. Ainsi, nous postulons que nos participants ont réussi grâce à une meilleure maîtrise de leur attention à développer leur potentiel créatif. Grâce à la pleine conscience, ils appréhendent les contraintes de l’exercice comme un cadre contenant qui sert de base à leur créativité. En précisant les effets de la pleine conscience sur la créativité, ce mémoire décrit un outil capable de développer le potentiel créatif des individus."

Apports scientifiques
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